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Face à la stratégie de la confusion, ne faisons plus l'économie de la Paix
Une tribune pour la paix.
Dans le chaos annoncé du monde, un phénomène de moins en moins subtil semble s’être imposé comme la méthode de gouvernance dominante : la stratégie de la confusion. Elle repose sur deux piliers principaux : un rythme narratif effréné, empêchant toute prise de recul et une grille de lecture biaisée des valeurs, rendant tout discernement clair et inspiré impossible. Dans cet environnement saturé d’informations contradictoires, les individus, déboussolés, ne savent plus à quel saint se vouer. La peur, l’indignation et les réactions émotionnelles prennent le pas sur la raison et la clarté.
Une orchestration du chaos
Depuis 2020, cette stratégie s'est déployée avec une efficacité redoutable. Les mesures coercitives qui nous ont été imposées à l’époque n’ont été rendues possibles que par la diffusion d’un épais brouillard informationnel. Aujourd'hui, cette méthode est remise au goût du jour pour nous conduire vers un nouveau paradigme de contrôle et de soumission. Nous, citoyens et citoyennes, pris dans une tempête d’informations contradictoires, sommes forcés de réagir à chaud, de prendre position coûte que coûte plutôt que de nous permettre d’analyser les situations, d’y réfléchir et de tenir des propos tempérés. Cette maltraitance manifeste du débat public semble être impossible à arrêter tel un tourbillon de violence qui ne débouche que rarement sur une élévation de la pensée et des êtres.

La paix, une stratégie de survie collective
En conscience collective, nous utilisons trois énergies comme boussole de notre présence au monde : la perception (le cœur, les émotions), la réflexion (la tête, la pensée) et l’action (le ventre, l’intuition). Ces trois énergies régissent nos manières d’être et d’interagir, ainsi que les processus qui en découlent. Or, tout semble aujourd’hui organisé pour favoriser une chaîne de décision de type “perception-action”, en court-circuitant à tout prix la réflexion. Cela signifie que nous sommes poussés à réagir instinctivement plutôt qu'à construire une compréhension rationnelle du monde. Cette dynamique alimente un cercle vicieux de confusion et de panique, comparable aux réactions de survie en cas de mouvement de foule : chacun tente de se sauver soi-même plutôt que de sauver le groupe. Ce modèle de gouvernance offre peu de marges pour un futur inspirant et lumineux ; on ne peut que le regretter.
Un pacifisme radical comme unique réponse
Face à cette stratégie pernicieuse, il n’existe qu'une seule réponse efficace : une approche de type réflexion-action, excluant (pour un temps) l'émotion biaisée par le système gouvernant. Il ne s'agit plus de convaincre ni d’attendre une adhésion populaire potentielle à une idéologie pacifiste. Nous n'avons plus ce luxe. Il est urgent d’adopter un pacifisme affirmé et non-négociable.
La paix n'est pas un doux rêve utopique mais une stratégie de survie collective. La confusion nous pousse à la division et à la guerre, alors qu'une clarté d’esprit et une action inspirée peuvent encore nous ouvrir une autre voie. Il est temps d’arrêter d’être de simples artisans de paix : nous devons en industrialiser la production.
La paix n'est pas un doux rêve utopique mais une stratégie de survie collective.
Relançons l’économie de Paix
L’histoire nous montre que l’humanité frôle souvent l’abîme lorsque la peur et le chaos prennent le dessus. Pourtant, aujourd’hui, nous pouvons choisir un autre chemin fondé sur des vérités inspirantes et une réflexion consciente. Plutôt que de céder à l’instinct de survie qui alimente la confusion, il est temps de puiser dans notre lumière intérieure pour éclairer nos décisions.
Seule une position de paix assumée, forte et radicale, peut contrer la stratégie de la confusion, préserver notre humanité et bâtir un monde plus lumineux.